« TOUTES LES ASSOCIATIONS DE PATIENTS, QUI ONT PIGNON SUR RUE, SONT FINANCEES PAR L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE »

« Très souvent les associations sont montées de toute pièce par l’industrie pharmaceutique »

Vous citez des contrats entre les labos et les associations de patients…
Les associations de patients sont quasiment toutes financées si ce n’est créées par les firmes, sauf les associations de victimes de médicaments, bien sûr. J’ai rencontré un ancien cadre de l’industrie Pharma dont le métier consistait justement à créer des associations de patients selon les pathologies ciblées par les labos. Même quand des règles sont mises en place, les industriels les contournent, c’est comme des cambrioleurs qui s’adaptent aux antivols.

Ces associations de malades liées aux labos
La Haute autorité de santé livre le nom des associations de malades les plus financées par les laboratoires pharmaceutiques.

convergence entre associations de patients et firmes pharmaceutiques
À degrés divers, des associations de patients sont soutenues ou aidées financièrement par des firmes pharmaceutiques. Des brochures d’associations de patients sont par exemple sponsorisées par des firmes pharmaceutiques.

emprise financière de l’industrie sur la recherche et les soins
« L’industrie pharmaceutique finance les associations de patients et les groupes d’entraide existants ou en crée d’autres pour les instrumentaliser dans la promotion de tel médicament. »

Les associations de patients sont elles aussi instrumentalisées à des fins de marketing, nous montre l’expert en corruption. C’est au milieu des années 80 que l’industrie pharmaceutique a découvert le potentiel des organisations de malades à agir en agents publicitaires. « Lorsqu’elles sont financées, elles remercient les financeurs par la publicité qu’elles font pour les produits de ces derniers », dit Schönhöfer. « Beaucoup d’associations, mais pas toutes, ne sont rien d’autre qu’un prolongement de l’industrie pharmaceutique ».

Les associations de patients complices des Labos
On sait depuis longtemps que les associations de patients ont besoin de disposer de moyens importants pour financer leur communication, leur démarches auprès des autorités de santé et, dans certains cas, des recherches ad hoc. On sait aussi qu’en dehors de quelques grandes causes relayées par les médias (myopathie, sida), les dons individuels ne suffisent pas à assurer leur survie. Et pourtant, certaines d’entre elles mènent grand train dans des locaux somptueux, leurs dirigeants se balladent en voiture de fonction, parfois avec chauffeur. Quant à leurs campagnes de recrutement de nouveaux adhérents, elles s’étalent en pleines pages dans les journaux, en affiches 4×4 dans le métro et en spots TV. Tout cela coûte cher, très cher… Alors d’où vient l’argent ? On le sait maintenant – au moins partiellement – grâce au document publié il y a quelques jours par la Haute Autorité de Santé. Ce sont les laboratoires pharmaceutiques qui les financent… grassement. Pour l’année 2011, la HAS a identifié des versements pour un montant global de 5,8 millions d’euros. Une paille… Parmi les plus généreux donateurs on trouve le groupe Johnson & Johnson (650 000 euros), suivi parAbbott et GSK (300 000 euros chacun) et, plus loin, Bayer (150 000 euros). Environ 350 associations de patients ont bénéficié de ces dons. En moyenne cela fait moins de 20 000 euros par association, cela paraît raisonnable. Mais on se rend compte que certaines associations de patients s’en tirent mieux que d’autres :      L’association française des diabétiques a ainsi perçu plus de 500 000 euros en 2011     L’association pour la lutte contre le psoriasis : 350 000 euros     L’association Asthme & Allergies : 300 000 euros     L’association française des hémophiles : 300 000 euros  Bien entendu, les donateurs sont d’autant plus généreux qu’ils commercialisent des traitements contre les maladies concernées.  Pour l’Association française des diabétiques. Deux laboratoires/donateurs se distinguent : Sanofi (qui donne environ 100 000 euros) et Eli-Lilly (qui donne aussi 100 000 euros, mais cette fois à l’antenne parisienne de l’AFD). Ces deux laboratoires commercialisent les principaux médicaments à base d’insuline ainsi que des dispositifs de mesure de la glycémie.  Asthme & Allergies reçoit la quasi-totalité de ses financements du laboratoire GlaxoSmithkline (250 000 euros sur 300 000 collectés). Glaxo commercialise la Ventolin et le Relenza, deux des traitements les plus vendus pour lutter contre l’asthme.  L’Association pour la lutte contre le psoriasis reçoit 200 000 euros du laboratoire Johnson & Johnson (sur 350 000 euros) et 120 000 euros du laboratoire LEO Pharma. Leo Pharma commercialise exclusivement des produits destinés au traitement du psoriasis. Johnson & Johnson est en plein boom avec le produit Stelara depuis que le Raptiva, jugé dangereux, a été retiré du marché.  L’Association française des hémophiles, enfin, reçoit 100 000 euros (sur 300 000) venant de Bayer Santé, acteur dominant du marché des médicaments anti-hémorragiques avec le Kogenate  Ces donations directes ne représentent sans doute que la part immergée de l’iceberg. Car la HAS a établi son rapport sur la base des déclarations sur l’honneur des laboratoires. Son questionnaire portait également sur les aides monétaires indirectes et les aides en nature mais aucun laboratoire n’a rempli ces colonnes là…  Rappelons que ces associations, publient des magazines destinés à leurs adhérents dans lesquels elles vendent des pages de publicité aux laboratoires qui se laissent facilement convaincre (ce n’est pas une donation, c’est un achat d’espace…). Elles organisent régulièrement des manifestations, des rencontres qui reçoivent le soutien « en nature » de leurs parrains (c’est alors du sponsoring). Et, bien que je n’ai pas d’info précise sur ce point, on dit aussi que la prise en charge, par les laboratoires, des salaires de certains permanents des associations est une pratique courante…  Dans ces conditions, espérer que les associations de patients puissent s’intéresser sérieusement aux traitements alternatifs, financer des recherches dans ce domaine ou même simplement informer leurs adhérents sur leur existence… relève de la naïveté.

Médicaments « inutiles et dangereux » : « Les lobbys sont d’une puissance dramatique »
On voit par exemple que certaines associations de patients mettent toujours en avant la dernière nouveauté… Et les laboratoires ne sont jamais loin derrière. »

les firmes pharmaceutiques financent encore les associations de patients, ou les créent. Elles créent aussi des tests de dépistage elles-mêmes, utilisés par exemple lors de grandes « journées nationales de dépistage de la dépression », ou lors des campagnes de sensibilisation comme celle de l’année dernière en France, histoire que tout un chacun se sente concerné par « la dépression », ne serait-ce que par suggestion. Tout cela, bien sûr, en occultant les effets secondaires et les risques de dépendance.

Ces médicaments qui coûtent des milliards à l’assurance-maladie et menacent notre système de santé

la pression sociale exercée par les associations de malades, parfois financées par les entreprises pharmaceutiques, entraîne que le CEPS peut difficilement s’opposer aux exigences des laboratoires.

Comment les compagnies pharmaceutiques contrôlent les groupes de patients

Comment les compagnies pharmaceutiques contrôlent les groupes de patients

« Eh bien, vous pourriez penser que si je ne peux pas faire confiance à mon médecin en tant que source impartiale, je peux aller voir les groupes de soutien des patients. Si oui, il est temps de vous présenter les techniques connues sous le nom d' »astroturf ». C’est un terme inventé par les compagnies pharmaceutiques pour décrire les méthodes qu’elles utilisent pour influencer les groupes de soutien apparemment impartiaux et indépendants qui fournissent des informations et des conseils utiles sur des maladies spécifiques, comme l’arthrite et l

Le géant du médicament GlaxoSmithKline (GSK) a récemment été attrapé en train d’ « astroturf » un groupe de patients appelé Ekbom Support Group, qui aide à conseiller les personnes atteintes du syndrome des jambes sans repos. GSK avait aidé le groupe à créer son site web – et le groupe faisait la promotion active du médicament de GSK contre le syndrome des jambes agitées, Adartrel. Malheureusement pour toutes les personnes concernées, GSK faisait la promotion du médicament jusqu’à huit mois avant qu’il ne soit approuvé.

L’affaire GSK est loin d’être un incident isolé. Lorsque le British Medical Journal a enquêté sur 28 autres groupes de soutien, ils ont découvert que 27 étaient financés par des compagnies pharmaceutiques et présentaient des informations qui étaient, au mieux, « partielles ». Ils semblaient tous pousser des médicaments spécifiques pour traiter cette maladie et minimisaient les risques, selon le journal.

Comment vous n’avez pas à être un pion dans leur jeu

Ce tiret de tête des compagnies pharmaceutiques pour faire des bénéfices toujours plus importants a une conséquence tragique, une conséquence que le professeur Ian Roberts de la London School of Hygiène and Tropical Medicine a récemment décrite comme un « abattage industriel ». Chaque année, environ 100 000 Américains et 30 000 Britanniques meurent d’une réaction indésirable à un médicament prescrit par leur médecin – et ce sont les décès identifiés comme étant le résultat d’un médicament.

Nous savons que le vrai chiffre est bien, bien pire, mais nous ne saurons probablement jamais à quel point c’est vraiment mauvais. »

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